Rots
Un petit nom pour une longue histoire
Les armes de la Commune de Rots se blasonnent ainsi :
De gueules aux cinq léopards d’or rangés en deux pals, trois à dextre et deux à senestre.
Que l’étymologie de Rots vienne du germanique RAUS, du celte RHOS ou du latin ROS sa signification est la même : roseau, village dans les marais de la Mue. (tout comme la commune voisine de Rosel). En effet, « le Calvados contient un grand nombre de marais tourbeux, comme celui de Rots, Bellengreville, Troarn ; qui présentent un tissu spongieux, formé de mousse, de roseaux, de joncs, de racines, de feuilles et de tiges végétales. »
HIPPEAU Célestin, Dictionnaire topographique du département du Calvados, Paris, 1883.
Les sites remarquables
Château de Rots
Ce château est situé le long de la route de Bayeux. Sophronyme Beaujour, président de la chambre des notaires, fait construire ce château entre 1854 et 1860, à côté de l’ancien manoir Louis XV édifié vers 1720 et aujourd’hui totalement disparu. Les plans et les élévations sont dus à l’architecte Charles Laisné, également auteur du Lycée Janson de Sailly, instigateur de la poursuite des travaux du Sacré-Cœur de Montmartre et chargé de la restauration du Pont du Gard. Les deux pavillons d’entrée ont été construits à la même époque. Les plus vieux arbres de l’avenue datent du XVIIIème siècle. Le parc de 35 hectares est ceinturé par un mur de pierre de près de 3 km. L’étang a été creusé en 1855 sur l’emplacement d’un ancien canal.
La Grange Dîmière
Les moines de l’abbatiale Saint-Etienne de Caen ont vécu sur le domaine de Courcelles, dans des cellules aménagées à l’intérieur de petites maisons mitoyennes de deux pièces. De cette époque, subsistent la boulangerie du monastère, sans le four, et la grange dîmière du début du XVIème siècle. L’accès se fait par un pavillon colombier qui date peut-être des années 1553-1568 ou, selon certains, du début du XVIIème siècle. Il contient un petit escalier et de nombreux boulins. Cette grange se situe au Château de Rots.
Le lavoir
Le cours de la Mue, qui prend naissance à Cheux à « la fontaine des Romains », alimente quatre fontaines et lavoirs à Rots : la fontaine bénie ou Benest, qui fut bénite par Saint Germain au VIème siècle, la fontaine Saint-Ouen, qui porte le nom du saint qui a créé au VIIème siècle un pèlerinage à Rots, la fontaine de Courcelles, utilisée pour le rouissage du chanvre et du lin, et le lavoir du Vivier.
Le Square Léon Gagne
Le square se situe au chemin de la cavée. A la libération, Jacqueline CATHERINE, la fille du boulanger, et un Canadien du Québec, le sergent-chef Léon Gagné, se promettent en mariage. Mais la guerre n’est pas finie, et Léon saute sur une mine en Hollande. Amputé des deux jambes, le jeune homme, écrit à sa fiancée pour lui rendre la liberté. Celle-ci lui répond que la situation n’affecte en rien sa décision. Les deux fiancés se marient en 1947 à Toronto. Premier homme au monde à être appareillé des deux membres inférieurs, Léon a pu se tenir de nouveau debout. Le couple a eu quatre enfants. Le petit square qui porte le nom de l’ancien canadien témoigne de cette histoire d’amour. Le 11 juin 2014 Jacqueline Gagné est revenue sur ses terres natales et la Mairie a donc planté un érable aux Coteaux de la Mue juste derrière le passage Léon Gagné.
La Chapelle de l’Ortial
Isolé dans un pré, la chapelle de l’Ortial est dédiée à Notre-Dame. Citée pour la première fois en 1291 sous le nom de l’Ortiei, puis au XVIIIème siècle sous celui de l’Ortias, voire de l’Otya dans le dialecte courant, elle était autrefois entourée des bâtiments du fief Siméon dont plus rien n’est visible. Son origine remonte au moins au milieu du XIIème siècle, mais le bâtiment actuel, entièrement gothique, date de la fin du XIIIème siècle. Jusqu’en 1937, la chapelle sert de lieu de sépulture à la famille de Billy qui en était propriétaire. Le petit clocher à l’arcade a été détérioré par de récentes tempêtes notamment celle de 1999. Néanmoins, il a pu être rénové ainsi que la chapelle grâce à l’énergie de ses propriétaires et de son association de sauvegarde.
L’Eglise Saint-Germain
L’église primitive de Rots est placée sous le vocable de Saint-Germain le long de la route royale (route de Caen-Bayeux) qui s’élevait au Bourg à 1 km au sud de l’église Saint-Ouen. Au tout début du XIème siècle, cette église mérovingienne est remplacée par un autre édifice dont certains éléments sont encore visibles dans la nef de l’église Saint-Ouen. Cette église dépendait alors de l’abbatiale Saint-Etienne de Caen. Elle fut ravagée et détruite lors des Guerres de Religions à la fin du XVIème siècle.
L’Eglise Saint-Ouen
- Eglise Saint-Ouen : L’église Saint-Ouen a la forme d’une croix latine. Son vaisseau mesure 40 mètres de long. Le premier étage de la tour, qui se dresse à la croisée des transepts, est du XIIIème siècle, le second est du XIVème siècle et le troisième étage du XVème siècle. L’ensemble est couvert d’un toit octogonal et pointu. Le portail, encadré de deux tourelles portant chacune un clocheton, est de pur style roman, tout comme la nef. La nef (intérieur et extérieur) comporte un décor d’arcatures plaquées assez inhabituel en Normandie, que l’on ne retrouve guère que dans l’église Saint-Martin de Colombelles. Victime autant de la Réforme que des combats de 1944, l’église a subi d’importants dégâts et a été l’objet de nombreux remaniements.
- Bas-relief : Le bas-relief est situé à l’extrémité droite de la nef. Des personnages se tiennent à l’intérieur de deux arcades de 55 centimètres de haut. L’un est un évêque bénissant tenant sa crosse, probablement Saint-Ouen. L’autre, armé d’un marteau, paraît cacher un enfant ; il est en effet doté de quatre pieds. Certains émettent l’hypothèse qu’il s’agit de Saint-Ouen, chassant par sa bénédiction le Dieu Thor ou quelque autre divinité païenne.
- Ancien retable : L’église possédait deux retables latéraux, commandés en 1696 à Bernard Carabie (sculpteur, rue de Bayeux au Faubourg l’Abbé de Caen). Il n’en reste qu’un seul, rescapé de 1944, et remonté dans le bras sud du transept.
- Fonts baptismaux : Les fonts baptismaux, dont la cuve est ovale, ont été taillés dans un matériau de la région : le marbre de Vieux.
- Croix de cimetière : La croix du cimetière de Rots est composée d’un fût en forme de colonne ionique cannelée qui semble avoir été sculptées par Bernard Carabie. La croix qui le surmonte est datée de 1829.
Logis de Billy
Parce qu’il possédait la terre de Billy, un paysan de Rots fut dénommé « de Billy » vers 1550, nom qui se perpétua. En 1760, l’un de ses descendants fait élever, face à la ferme de Billy, une élégante demeure toujours intacte appelée Logis de Billy. Un membre de la famille du Touchet de Courcelles l’achètera à un sieur de Billy, puis un autre descendant de cette famille du Touchet la vend en 1772 à Léonor Charles Radulph de Tessy. Depuis, près d’une quinzaine de propriétaires se sont succédé, dont entre 1920 et 1929, l’évêché de Bayeux. La propriété vient d’être restaurée par le comte et la comtesse Guy de Leusse. Malheureusement la chapelle n’existe plus de nos jours.
Maison à la Tête de Bœuf
Le patrimoine architectural de Rots, constitué aussi bien de nobles demeures que de corps de ferme typiques du pays de la plaine de Caen, est très diversifié. La plus pittoresque des demeures du village est la maison dite de « la tête de bœuf » : son fronton central est décoré d’une tête de bœuf grandeur nature sculptée dans la pierre. La maison a longtemps été une auberge et un relais de diligence. La tradition rapporte que Louis XVI y aurait fait halte le 22 juin 1786 lors de son voyage à Cherbourg. Le bâtiment actuel abrite aujourd’hui une ferme.
Stèle du 46ème Commando
Celle-ci se situe au chemin des Champs Barbey. Le 11 juin 1944, les Canadiens anglais du Queen’s own rifles sont remplacés par la 46ème Compagnie de commando marine anglaise, rattachée à la 8ème brigade canadienne dont fait partie le régiment de la Chaudière, qui occupe la localité le 12 au soir. Les fameux bérets verts du 46ème commando du Royal Marines ont été les grands artisans de la libération de Rots.